ARCHETYPES DE MELANIE ANNE PHILLIPS – PART 2

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ARCHETYPES : PERSONNAGES, HISTOIRE ET ESPRIT
de Melanie Anne Phillips.
Traduction du chapitre 4 et du chapitre 5.

Chapitre 4 : Les 8 personnages archétypaux

Il y a 8 personnages archétypaux essentiels, chacun représentant un différent aspect de notre propre esprit.

Le protagoniste dépeint notre initiative, l’antagoniste est notre réticence à changer. La raison est notre intelligence, l’émotion est notre passion. Le sceptique est le doute de soi, le sidekick est la confiance en soi. Finalement, le gardien représente notre conscience et le contagonist est la tentation.
Naturellement, chacun doit être développé comme une personne complète aussi bien que dans sa fonction dramatique afin que le lecteur ou la lectrice puissent s’identifier avec eux. Pourtant sous leur humanité, chaque archétype illustre comment un aspect différent et spécifique de nous-mêmes se met en avant lorsqu’il s’agit de résoudre le problème au cœur de l’histoire.

De cette manière, les histoires ne nous impliquent pas seulement superficiellement mais donnent un message sous-jacent sur comment nous devons faire lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes humains similaires dans nos propres vies.

Voici les 8 personnages archétypaux décrits sous l’angle de leurs fonctions dramatiques respectives :

LE PROTAGONISTE

Le protagoniste traditionnel est le moteur de l’histoire : il est celui qui force l’action. Une fois qu’il a accepté la charge de réaliser l’objectif, il est impitoyable même si parfois, il est battu.

L’ ANTAGONISTE

L’antagoniste est le personnage directement opposé au protagoniste. Il représente l’obstacle qui doit être surmonté par le protagoniste s’il veut réussir.

LA RAISON

Ce personnage prend des décisions et agit sur la base de la logique, ne laissant jamais les sentiments interférer sur sa ligne de conduite rationnelle.

L’ ÉMOTION

Ce personnage qui représente l’émotion répond avec ses sentiments sans réfléchir, que ce soit de la colère ou de la gentillesse, au mépris du sens pratique.

LE SCEPTIQUE

Le sceptique doute de tout – les modalités d’action, la sincérité, la vérité – quoi que ce soit.

LE SIDEKICK

Le sidekick est un personnage indéfectible concernant sa loyauté et le support qu’il offre. Le sidekick est souvent aux côtés du protagoniste bien que parfois il puisse être attaché à l’antagoniste.

LE GARDIEN

Le gardien est un précepteur ou un assistant qui aide le protagoniste dans sa quête et offre des principes moraux.

LE CONTAGONIST

Le contagonist (terme inventé par les auteurs de Dramatica) entrave et trompe le protagoniste, le tentant de suivre la mauvaise voie ou la mauvaise approche.

Chapitre 5 : Les archétypes du protagoniste et de l’antagoniste

Le protagoniste fait avancer l’intrigue. L’antagoniste essaie de le stopper. Le protagoniste est l’élément moteur de l’effort fourni pour réaliser le Story Goal.
Le Story Goal que l’on peut traduire par objectif de l’histoire est un concept dramatique important et nous avons préféré conservé l’appellation anglo-saxonne parce qu’elle englobe davantage le concept. Nous vous recommandons la lecture de cet article pour un complément d’informations : LE STORY GOAL

L’antagoniste est le principal obstacle contre cet effort. Dans un sens, le protagoniste est une force irrésistible et l’antagoniste est un objet immuable.

Dans nos propres esprits, nous examinons notre environnement et considérons si nous pouvons ou pas améliorer les choses en agissant pour les changer. Le combat entre le protagoniste et l’antagoniste représente ce débat interne : est-il préférable de laisser les choses telles qu’elles sont ou d’essayer de les réarranger ?

Le protagoniste représente notre initiative, la motivation à changer le statu quo. L’antagoniste incarne notre réticence à changer le statu quo. Ce sont là peut-être nos deux traits humains les plus évidents : le besoin d’altérer notre environnement et le besoin de laisser les choses en l’état. C’est fort probablement la raison pour laquelle les archétypes qui les représentent sont les deux les plus visibles dans un récit.

Du point de vue fonctionnel, le personnage que vous avez choisi pour protagoniste fera montre d’une motivation sans faille. Quels que soient les obstacles, quel qu’en soit le prix, le protagoniste foncera et essaiera de convaincre tout le monde de le suivre.
Sans un protagoniste, votre récot n’aurait pas d’orientation pour le guider. Il errerait à travers une série d’événements sans la moindre impérieuse inévitabilité (cela en est presque une fatalité). Lorsque le climax (le moment ultime de la confrontation) surviendra, ce sera probablement faible et ne sera pas vu comme un point culminant et un moment de vérité mais simplement comme la fin.

Cela ne veut pas dire que le protagoniste ne sera pas induit en erreur ou même temporairement convaincu d’arrêter de tenter des choses car le protagoniste est comme un feu couvant prompte à reprendre. Finalement, il se ravivera et de nouveau sa flamme ira lécher son objectif.

En choisissant à lequel de vos personnages vous assignerez le rôle de protagoniste, ne vous sentez pas obligé de choisir celui dont les qualités dans votre histoire font de lui le plus énergique. Le protagoniste n’a pas besoin d’avoir la plus forte personnalité. Au lieu de cela, il peut être simplement le personnage qui ne cesse de poursuivre sa quête, même si c’est tout en douceur jusqu’à ce que tous les obstacles sur le chemin du succès soient surmontés ou lentement érodés.

En créant vos propres histoires, vous saurez parfois d’emblée ce que sera l’objectif. Dans de tels cas, le choix du protagoniste est facile. Vous choisissez simplement le personnage dont la nature et les intérêts dans l’histoire conviennent le mieux à l’objectif.
D’autres fois, vous pourriez commencer avec seulement une situation initiale et vos personnages, n’ayant aucune idée de ce que l’objectif s’avèrera être. En testant le rôle du protagoniste sur chacun de vos personnages, vous pouvez déterminer quelle sorte d’objectif la nature de ce personnage pourrait suggérer.

En développant un objectif approprié pour chaque personnage comme s’il était un protagoniste, vous aurez un large choix d’objectifs. Développer l’intrigue de votre récit devient alors une question de choisir parmi des options plutôt qu’un exercice de force brute pour créer quelque chose à partir de rien.

Et l’antagoniste, alors ?

D’abord, laissez-nous dissiper une idée fausse. L’antagoniste n’est pas nécessairement le méchant de l’histoire. Un méchant, par définition, est essentiellement mauvais, immoral, vicieux ou mal intentionné. Ce sont des traits de caractère.
L’antagoniste est défini par sa relation à l’objectif, non par ses intentions ou ses manières.

Nous avons tous entendu des phrases comme On ne réveille pas un chien qui dort, le mieux est l’ennemi du bien ou On ne change pas une équipe qui gagne. Elles expriment la même qualité humaine incarnée par l’antagoniste : la réticence.

Soyons clairs : la réticence ne signifie pas que l’antagoniste a peur du changement. Bien que cela puisse être vrai, cela pourrait simplement être que l’antagoniste est confortable avec les choses comme elles sont même être en extase à propos d’elles.
Ou, il ou elle pourrait ne pas se soucier des choses comme elles sont mais détester la façon dont elles deviendraient si le but était atteint.

D’un point de vue fonctionnel, le personnage que vous choisirez comme antagoniste essaiera tout et n’importe quoi pour empêcher l’objectif d’être atteint. Quel qu’en soit le prix, aucun prix ne serait aussi terrible que les conditions qu’il ou elle endurerait si l’objectif venait à être. L’antagoniste ne cessera jamais ses efforts et rassemblera toutes les ressources (humaines et matérielles) pour voir le protagoniste échouer dans ses efforts.

Sans un antagoniste, votre histoire n’aura pas de force organisée contre le protagoniste. Les obstacles sembleront arbitraires et sans rapport entre eux. Lorsque le climax surviendra, il sera probablement insignifiant, plein de bruits et de fureur, ne signifiant rien.

En choisissant l’un de vos personnages comme antagoniste, ne tombez pas dans le piège de sélectionner seulement un personnage mesquin. Il serait tout à fait possible que le protagoniste soit le Bad Guy essayant de faire quelque chose d’effroyable et l’antagoniste serait le gentil essayant de le stopper. Ou bien, tous deux peuvent être gentils ou tous deux mauvais.
Ce qui est important est que l’antagoniste doit occuper une position dans l’intrigue qui lui permette de placer des obstacles sur le chemin du protagoniste. Puisque la motivation du protagoniste est mesurée par la taille des obstacles qu’il ou elle doit surmonter, c’est habituellement une bonne idée de choisir un antagoniste qui peut mettre à profit les plus grands obstacles.

Demandez-vous qui parmi vos personnages a le plus à perdre ou serait le plus affligé si le but est atteint. Il sera probablement votre antagoniste. Mais n’écartez pas les autres candidats d’un revers de la main.
Dans les histoires, les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. Même le personnage qui semble le plus en accord avec le but du protagoniste pourrait avoir un ordre du jour caché qui ferait de lui le choix parfait d’un antagoniste. Vous pourriez jouer ce personnage comme une aide manifeste à l’effort fourni, et plus tard révéler que ce personnage est en fait derrière tous les problèmes rencontrés.

A lire :
ARCHETYPES DE MELANIE ANNE PHILLIPS – PART 1

Et bien sûr, nous avons besoin de vos dons pour persévérer à vos côtés. Merci

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