LES CONSEILS DE DAVID MAMET

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David MAMET est un scénariste et réalisateur. Cet article est inspiré par l’une de ses réflexions simplement écrite sur un mémo.
Ce qu’on s’attend à lire ou à voir, c’est la quête d’un héros qui doit surmonter toutes ces choses qui l’empêchent d’atteindre ou de réaliser son objectif, un but d’une importance cruciale pour lui, irrésistible dans le sens qu’il soit prêt à tout pour parvenir jusqu’à cet objectif.

Que le héros réussisse ou pas à réaliser cet objectif n’est pas ce qui retient l’attention d’un lecteur ou d’un public mais la description de son parcours, de ses combats contre une adversité dramatique dont la fonction est de contrecarrer son projet.
mametPour David Mamet, cette structure dramatique doit s’appliquer jusqu’aux scènes.
Une scène puisque tel est le propos de David Mamet sur ce mémo doit répondre au même souci, c’est-à-dire qu’elle doit posséder une structure dramatique.
Cette structure dramatique s’articule autour de 3 questions que le scénariste doit se poser et y répondre lors de l’écriture d’une scène :
1) Qui veut Quoi ?
2) Qu’arrivera-t-il si ce Qui n’obtient pas ce Quoi ?
3) Et Pourquoi maintenant ?

Un potentiel dramatique

Pour David Mamet, les réponses à ces 3 questions agiront comme un papier de tournesol révélant si la scène est ou n’est pas dramatique.
Il s’insurge en fait contre toutes ces scènes ennuyeuses, redondantes ou simplement de nature informative comme deux personnes discutant au sujet d’une troisième personne. David Mamet juge ces scènes inutiles car elles n’ont aucun potentiel dramatique.

Il insiste aussi sur le fait que le scénariste ne doit pas s’en remettre aux autres membres (réalisateur, acteurs, cadreurs…) pour dégager d’une scène qu’il a écrite son potentiel dramatique. C’est son job de rendre une scène dramatique.

Mamet explique que chaque scène doit être dramatique. Le personnage principal de la scène doit avoir un besoin incoercible, simple et direct qui justifie, qui rend indispensable sa présence dans la scène. C’est pour tenter de résoudre, de satisfaire ce besoin qu’il est présent. C’est d’ailleurs ce qui rend cette scène légitime et nécessaire.

Un début, un milieu et une fin

Sa tentative pour résoudre ce problème particulier à cette scène mènera à la fin de celle-ci a un échec. Cet échec est la conclusion de la scène. Une scène possède donc un début qui est illustré par la nécessité impérieuse de la présence du personnage dans la scène, une fin qui consiste en un échec (le personnage n’a pas obtenu ce qu’il voulait) et un milieu qui décrit le comment et le pourquoi de cet échec.
Cet échec nous place dans l’attente de la scène suivante. Le drame qui s’est joué dans cette scène a fourni l’énergie nécessaire pour nous propulser dans la scène suivante. Une fois reliées, toutes ces scènes constituent l’intrigue de l’histoire.

David Mamet établit alors qu’une scène qui à la fois ne fait pas avancer l’intrigue et qui ne porte aucun potentiel dramatique est ou superflue ou mal écrite.
L’auteur doit faire en sorte que le lecteur se demande ce qu’il va arriver maintenant (le lecteur est dans l’attente de ce quil va se passer ensuite). Le lecteur n’a aucun besoin qu’on lui explique par un verbiage inutile ce qui vient de se produire ou qu’on lui donne des indices sur ce qui est prévu dans la prochaine scène (ce serait d’ailleurs lui gâcher le plaisir).

Le travail du scénariste n’est pas de fournir au lecteur des informations d’une manière verbeuse pour qu’il comprenne la scène suivante. Son travail consiste à imaginer la meilleure façon d’écrire sa scène pour intéresser le lecteur dans ce qu’il pourrait se passer ensuite.

Pour David Mamet, une scène doit être dramatique et ce n’est pas une option. Elle doit exister parce que le héros a un problème et elle doit culminer avec ce héros se retrouvant dans une position où ses projets sont contrecarrés ou bien il est informé qu’un autre moyen est possible pour résoudre son problème.

Une fois la scène écrite, il faut s’interroger sur son potentiel dramatique. Est-elle essentielle ? Fait-elle avancer l’intrigue ?
Il faut être objectif et répondre sincèrement même si le travail que vous avez fourni sur cette scène a été exténuant. Si vous avez un doute, si vous aboutissez à un NON alors réécrivez la scène ou bien ne l’incluez pas.

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