LE PREMIER ACTE : FONCTIONNEMENT

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Le premier acte est dédié à la mise en place de l’histoire. Le lieu, la période, les personnages, les enjeux, tout prend place dans l’acte Un. Pourquoi un premier acte ? Certes, c’est en lui et par lui que le lecteur trouvera des raisons pour continuer à lire. Autrement dit, l’auteur prépare son lecteur à l’histoire qu’il va lui conter.

Une fois que le lecteur est accroché à l’histoire (et cela se fait rapidement), il faut renforcer le lien peut-être encore très ténu entre le lecteur et le personnage principal d’abord et le reste du casting ensuite.
Mais l’acte Un suppose une mise en place. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Ce n’est pas seulement de présenter les personnages, les lieux qu’ils investissent ou bien encore de donner quelques indices sur la nature du conflit potentiel.

L’acte Un sert aussi à préparer ce qui va advenir plus tard dans l’histoire. Par exemple, si, au cours de l’intrigue, un personnage doit s’emparer d’une arme et faire feu, il faut que cette arme ait été présenté dès l’acte Un.
En fait, tout ce qu’il va se passer dans l’intrigue est un assemblage de composants dramatiques qui furent inventoriés dans le premier acte.

Personnaliser les personnages

Dans l’acte Un, le lecteur doit avoir l’opportunité de découvrir qui sont les personnages. C’est-à-dire que le lecteur devrait parvenir à les identifier au-delà de leurs fonctions dans l’histoire. Il devrait pouvoir les distinguer selon des traits de caractère, selon leurs croyances.

Et plus spécifiquement, selon les croyances qui seront soit défiées, soit renforcées au cours de l’intrigue. Dans un scénario, tout doit être monstration. Donc dans la description que vous vous apprêtez à faire concernant l’un de vos personnages, il est préférable de montrer ce personnage dans une activité qui permettra au lecteur de saisir ce qui caractérise ce personnage.

Nul doute que le lecteur se fera une première impression (nous vivons dans un monde sensible selon Platon) et à moins que vous ne cherchiez à cacher certaines informations, autant que cette première impression corresponde à qui est ce personnage à ce moment de l’histoire.

L’acte Un sert à exposer ses personnages de manière à ce que le lecteur puisse se les représenter dans son esprit comme étant tel personnage et pas un autre. Par exemple, si le trait majeur de la personnalité d’un personnage est l’égoïsme, il faut créer les scènes dans lesquelles cette composante majeure d’une personnalité de base sera mise en exergue.
Puisque c’est sur cet égoïsme que vous souhaitez communiquer. C’est par une qualité ou une sensation que le lecteur peut se saisir des personnages et leur donner du sens (les dialogues peuvent aussi servir à cela).

Ensuite, toujours dans cet acte Un, l’incident déclencheur viendra bouleverser les valeurs tenues par le personnage principal. Des valeurs, croyances et comportements qui seront explorés dans l’histoire. Et pour Syd Field, il y aurait même deux événements : l’incident déclencheur et ce qu’il nomme un incident clef.
Ces deux événements sont censés préparer le conflit à venir.

On peut craindre de passer trop de temps à développer ses personnages. Pourtant le développement du personnage est très important au début de l’histoire parce que le lecteur a besoin de le comprendre et en quelque sorte de sympathiser avec lui (du moins pour le personnage principal).

Les nécessaires révélations au cours de l’intrigue, les bouleversements et autres retournements de situation n’auront d’impact sur le lecteur qu’à la condition qu’il ait appris à connaître les personnages impliqués dans ces actions sinon il sera tout à fait indifférent.

Quels personnages pour le premier acte ?

Chaque auteur a l’intuition de l’ordre d’arrivée de ses personnages dans l’histoire. Classiquement, au moment du passage dans l’acte Deux, les personnages importants de l’histoire ont été déjà introduits.
Je dis bien classiquement puisque l’auteur est libre et s’il pense que son lecteur est capable d’accepter qu’un personnage qui jouera un rôle important dans l’intrigue apparaissent tard dans l’histoire (ce qui quand même doit être bien planifié), pourquoi pas ?

Dans le premier acte, cependant, il est fortement conseillé que le lecteur découvre :

Le protagoniste
Dès la première scène, dans la séquence d’ouverture (qui n’est pas le prologue si éventuellement vous en avez besoin d’un), le protagoniste sera présenté au lecteur. C’est un signe. En effet, le lecteur sait intuitivement que l’histoire qu’il s’apprête à lire sera celle de ce personnage. Cela lui indique aussi vers qui son empathie (l’auteur devra néanmoins faire en sorte qu’elle soit possible) doit se tourner.

L’antagoniste
Il est préférable de pointer assez tôt dans l’histoire la nature du conflit que devra affronter le personnage principal. Ce conflit est souvent une menace sur ce à quoi le protagoniste tient beaucoup. En effet, s’il n’était pas concerné par la perte possible ou l’attaque contre ce qu’il valorise le plus dans sa vie, il nous serait difficile de comprendre pourquoi il réagit si fermement à une menace somme toute encore embryonnaire dans le premier acte.

Néanmoins, celle-ci devra être incarnée (c’est plus parlant qu’une abstraction telle la nature ou la société ou la justice des hommes).
Et elle l’est par l’antagoniste même si physiquement, celui-ci n’apparaît pas dans l’acte Un. Le lecteur a besoin d’indices afin de lui permettre d’anticiper les événements. Même si cette anticipation ne donne pas les choses auxquelles ils s’attendaient.

Le love interest
On a tendance à penser romance lorsque l’on entend l’expression Love Interest. Mais le Love Interest n’est pas seulement destiné aux romances. Parfois, il est la matière d’une intrigue secondaire. Parfois, il n’est que mentionné.
Il importe cependant que cet aspect de la vie du personnage principal soit abordé assez tôt. Dans La forme de l’eau de Guillermo del Toro et Vanessa Taylor, ce concept de Love Interest sert à démontrer la solitude de Elisa par son absence même.

Le sidekick
C’est une manière de désigner les personnages secondaires. Certains seront proches du protagoniste, d’autres de l’antagoniste. Parfois, un sidekick changera de camp en cours de route. C’est une forme de trahison (une notion toujours très dramatique).
Par exemple, pour rester avec La forme de l’eau, on peut considérer Zelda comme sidekick.

Notez cependant que protagoniste, antagoniste, Love interest, Sidekick… sont davantage des fonctions de l’histoire que des individus à part entière.
Au-delà de la fonction, il faut rechercher l’humain même chez le personnage qui ne fait qu’une courte apparition dans l’histoire. Quoi qu’il en soit, il peut être utile d’envisager l’introduction d’un sidekick avant l’incident déclencheur.

Le mentor
C’est un personnage plus difficile à manier qu’il n’y paraît. Il peut intervenir dans le premier ou le second acte. Ce sont les exigences de l’histoire qui décident de sa présence plus ou moins marquée auprès du personnage principal.
Cependant, en règle générale, le mentor permet au protagoniste de pénétrer le monde inconnu du second acte.

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