LES MOTIVATIONS DU HÉROS DOIVENT ÊTRE CLAIRES

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Non seulement le héros doit être suffisamment sympathique pour que l’empathie du lecteur à son égard puisse s’installer mais il doit posséder un objectif clair dans l’histoire.
Sinon le lecteur n’accrochera pas à celle-ci.

Dès le début, son but doit être clair et le héros devrait en quelque sorte se retrouver dans l’obligation de le poursuivre.
Mais cela serait le priver de sa liberté de choix. C’est ainsi que classiquement, un héros offre toujours une certaine résistance à s’engager dans son aventure.
Prenons le cas de

La petite sirène

La statue du Prince Eric est un présent qui lui fut donné lors de son dix huitième anniversaire par Grimsby (son valet mais aussi un ami sincère). Grimsby aurait préféré que ce soit d’ailleurs un cadeau de mariage plutôt que d’anniversaire, un détail qui révèle un indice sur la portée de cette statue dans l’histoire.

Mais Eric n’est pas prêt pour le mariage et désapprouve ce présent. Lorsque le navire sombre, la statue se retrouve au fond de l’océan. Polochon, le meilleur ami de Ariel, trouve la statue et l’offre à Ariel car comme soutien inconditionnel de celle-ci, il sait et reconnaît l’amour que Ariel éprouve pour le Prince.

Lorsque le Roi Triton découvre non seulement que Ariel a sauvé un humain mais qu’en plus, elle en est tombé amoureuse, il entre dans une colère noire et détruit la statue.
C’est l’incident déclencheur qui va bouleverser la vie de Ariel.
Lorsqu’elle tombe amoureuse du Prince, Ariel, certes, éprouve un doux sentiment. Mais cela est trop faible pour la décider à quitter son monde. C’est davantage comme un amour platonique qui n’incite pas à l’action plutôt à la contemplation.

La destruction de la statue fait naître cependant chez Ariel un désir nouveau puisque l’objet de substitution sur lequel elle portait son amour et qui lui suffisait n’existe plus. On peut y voir le conflit entre les désirs d’une jeune fille et la crainte d’un père qui, sous couvert de préserver l’ordre établi, se comporte un peu comme une mère surprotectrice envers son enfant (un motif que l’on trouve aussi dans Le monde de Nemo).

Le héros retarde son entrée dans l’aventure

Flotsam et Jetsam, les deux murènes, séides de l’antagoniste Ursula proposeront alors à Ariel de rencontrer Ursula qui pourrait la soulager de sa peine. Mais un héros offre toujours une réticence à prendre en charge immédiatement son problème.
Ariel résiste aux murènes qui vont alors employer un moyen détourné et plus sûr pour faciliter cette rencontre.

Cette sorcière pourrait être considérée comme le Gardien du Seuil que met en avant la théorie du Voyage du héros. C’est à travers lui que le héros décide de s’engager dans l’aventure.
Cette décision est souvent un point de non retour pour le héros bien que parfois, il lui reste encore la possibilité de faire demi-tour (du moins jusqu’au milieu de l’acte Deux).

Cette décision de rencontrer la sorcière illustre la concrétisation de l’objectif : Ariel veut devenir humaine afin de retrouver son Prince et vivre son amour.
En acceptant la proposition de Ursula, la motivation de Ariel est maintenant très claire dans l’esprit du lecteur.
Notez que ce Gardien du Seuil pourrait en fait être n’importe quel personnage. Il se trouve qu’ici, il s’agit aussi de l’antagoniste.

Fondamentalement, il s’agit de donner un but au héros, de montrer pourquoi ce désir est incoercible chez lui et de trouver un moyen de le forcer à s’engager dans l’aventure.

 

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