ÊTRE SÛR DE SON IDÉE DE SCÉNARIO

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De but en blanc, vous avez une idée qui jaillit. Vous êtes sous l’emprise d’un élan d’inspiration. Vous avez découvert une idée pleine de promesses. Et elle pourrait aboutir à un scénario.

Naturellement, vous allez vous emparer de cette idée sans y mettre néanmoins d’esprit critique  car vous êtes bien trop impliqué. C’est tout à fait compréhensible. Vous voulez profiter de cette bouffée d’enthousiasme. Et ignorer complètement qu’écrire est difficile.
Céder immédiatement à l’écriture du scénario semble naturel mais c’est aussi très destructeur. Certes, il est possible que vous écriviez un premier jet réussi susceptible de captiver un lecteur. C’est possible mais peu probable.

Et le scénario n’aboutit pas

Il arrive plus souvent que l’histoire ne s’écoule plus. Parce que l’on n’a pas assez scruté son idée, celle-ci s’assèchera bien avant que le scénario soit fini. Ce n’est pas que vous ne pouvez pas le finir parce que vous manquez de génie.

Simplement, votre idée est fondamentalement bancale. Vous allez épuiser tout votre matériel dramatique. L’idée ne fournit pas assez de matière pour un scénario qui tienne la route.
Ou encore, vous êtes parvenu à finir l’histoire mais elle n’intéresse personne. Elle n’est pas suffisamment fascinante pour capturer l’attention d’un lecteur.

Cependant, vous pouvez vous éviter cette angoisse de l’écriture si vous résistez à l’envie d’écrire le scénario dès que l’idée vous apparaît. Vous devez vous forcer à consacrer d’abord à ce jaillissement de créativité du temps pour en développer (ou vous saisir concrètement) de tout le potentiel qu’il peut receler.

Comprendre le cœur de son histoire

En mettant votre esprit sur ce que vous cherchez vraiment à dire et qui sera au cœur de l’histoire, vous pourrez vous assurer que l’idée vaut la peine d’être travaillée. C’est-à-dire que vous allez passer du temps sur elle et coucher sur le papier des mots qui n’iront pas nulle part.

La solution consiste en une étape préalable. Faire un plan. Et ce plan a pour finalité de faire ressortir la structure logiquement pour qu’il n’y ait pas d’incohérences et de manques mais aussi hiérarchiquement puisque les éléments dramatiques s’interpellent les uns les autres.

Néanmoins, avant même de prendre la décision de travailler sur le plan de l’histoire, comprendre le cœur de celle-ci vous assurera qu’elle peut déjà produire un plan. C’est-à-dire qu’il sera presque impossible d’écrire l’intrigue d’une histoire si l’on n’a pas quelques compréhensions de ce dont elle parle.

Pour s’instruire du cœur de son histoire, il faut faire ressortir et prendre conscience donc de 6 éléments dramatiques ou composants dramatiques qui vous garantiront que votre histoire peut être composée.

Un protagoniste et un personnage principal.

Selon la théorie narrative Dramatica, lorsque le protagoniste et le personnage principal ne font qu’un (ce qui advient la plupart du temps), on peut alors nommer cet élément dramatique le héros de l’histoire.
Certaines projets, cependant, exigent que le protagoniste qui fait avancer l’histoire (en somme, celui par qui le scandale arrive) et le personnage principal (dépositaire de l’empathie ou de la compassion du lecteur) doivent être distingués.

Un objectif, un but, une ambition, une finalité.

Le personnage principal (ou alors le héros de l’histoire) possède un dessein qu’il va s’efforcer durement d’accomplir.

Une force antagoniste.

Parce qu’il faut que quelque chose s’oppose à l’intention du héros. Toutes formes d’opposition, de contradiction sont possibles. Le héros veut quelque chose et quelqu’un ou quelque chose (ce peut même être un personnage qui incarne une idée) ne souhaite pas qu’il l’obtienne. Le problème pourrait même venir du héros lui-même.
L’antagonisme est ce qui permet d’apporter le problème dans l’histoire. Il le concrétise.

Des enjeux.

Sans enjeux, on ne sait pas ce qui fait courir le héros. Il faut bien qu’il soit motivé à agir. Comprendre ce qu’il a à perdre ou à gagner dans cette histoire est d’une importance cruciale pour la compréhension du personnage.
Par ailleurs, même l’antagonisme devrait être motivé. La pure méchanceté n’est pas crédible pas plus que de faire subir tout un lot de tribulations à un personnage de manière totalement gratuite. Le héros va souffrir pour obtenir ce qu’il veut. Justifier cette souffrance par la motivation à travers les enjeux doit apparaître comme une évidence à la fois pour le lecteur et l’auteur.

Le genre

Un genre parce qu’un lecteur apprécie de lire certaines choses et moins d’autres. En s’assurant du genre dans lequel l’histoire va s’inscrire, cela procurera au lecteur un horizon d’attente. Il sait que certaines conventions sont liées au policier ou à l’horreur ou bien à la comédie romantique et il s’attend à les retrouver dans le projet.
Ne pas satisfaire à cet accord commun entre un auteur et un lecteur, c’est risquer la frustration de celui-ci.
Le genre peut être considérer en ce sens comme une sorte d’outil dramatique.

Une accroche.

Avant même que le lecteur se passionne  pour le personnage principal, il faut le ferrer dans l’histoire. C’est la fonction de l’accroche.
Je vous renvoie à ces articles :

Parmi tous ces présupposés de ce qui peut apparaître comme un système (à tort puisque l’esprit est capable de créer par le système lui-même), on peut s’étonner de l’absence du thème. Pourtant, il y est de manière implicite.
En effet, il dérive des contours que vous avez dessinés pour votre personnage principal et du dessein qu’il s’est fixé dans cette histoire. Par ailleurs, à cette étape de la création du projet de scénario, il est moins important de connaître ce que sera son thème. Et il n’entre pas dans la validité d’une idée et sa faculté à devenir une histoire.


 

 

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