DRAME, COMEDIE ET TRAGEDIE : LES FONDEMENTS

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Pour Aristote, la tragédie est une forme dramatique dans laquelle le héros parvenait à se sauver lui-même in extremis.
Sous un angle moderne, cependant, tragédie est devenue synonyme d’une fin tragique.

Ce qui a amené a distingué trois formes essentielles de fiction à partir desquelles ont pu s’élaborer les genres qui apparaissent davantage comme des images ou un écho de l’une des trois formes originelles.
Nous pouvons donc distinguer

  • La tragédie dans laquelle le personnage principal échoue malgré ses efforts.
  • Le drame dans lequel le personnage principal réussit grâce à ses efforts.
  • La comédie où le héros réussit malgré ses meilleurs efforts.
Les trois idées de fiction

Presque toutes les comédies ont par leur nature même vocation à posséder un Happy Ending. Le personnage principal obtient ce qu’il veut et ce dont il a besoin aussi.
Notons tout de suite que l’effort des personnages est orienté à la satisfaction de leurs besoins ce qui les éloigne bien souvent de ce qu’ils veulent. Besoin et volonté font rarement bon ménage.

Ce besoin est une manifestation de son intériorité. Au début de l’histoire, il manque quelque chose au héros. C’est-à-dire qu’il a une faiblesse dans sa personnalité et qu’il doit surmonter cette faille qui le caractérise pour devenir en quelque sorte meilleur à la fin de l’histoire.

La plupart des drames ont aussi des fins heureuses. Le héros d’un drame est très similaire à celui d’un héros de comédie. Il va apprendre lui aussi quelque chose sur lui-même au cours de son aventure.
Et cette leçon de vie, cette leçon morale (qui est aussi le message de l’auteur) le fera changer.

Ce processus de transformation est ce que l’on nomme son arc dramatique. Cet arc décrit l’évolution de la personnalité du personnage principal.

A la différence de la comédie, cependant, le personnage principal d’un drame n’est pas dans l’obligation d’obtenir ce qu’il veut. Il satisfait à son besoin interne mais peut très bien échouer pour son objectif extérieur (son désir).

Quant à la tragédie, la nuance est faible aussi. Car les tragédies peuvent aussi présenter un bon côté malgré la mort (symbolique ou littérale) du héros.
Prenez William Wallace (Braveheart), par exemple. Il connaît une fin tragique. Mais son sacrifice (la marque des héros) n’est pas vain car Wallace devient un exemple pour les autres (c’est cette vérité que l’auteur cherche à communiquer à son lecteur).

L’arc dramatique

La tendance pour éviter la frustration du lecteur après coup est de catégoriser les fictions. Le genre s’est imposé à partir des trois catégories fondamentales.

Néanmoins, il y a une constante à l’œuvre quel que soit le genre : une fiction concerne un personnage qui va entreprendre une authentique évolution personnelle au cours de son aventure.
Et si la fiction est une série, cela ouvre un horizon encore plus vaste pour décrire l’évolution de plusieurs personnages (ce qui fascine encore plus le lecteur).

Grâce à cet arc dramatique, le lecteur puise son intérêt dans une fiction. Il est pris au piège de la fiction.

L’empathie

Un héros, c’est d’abord quelqu’un d’ordinaire qui va être amené à faire des choses extraordinaires. C’est-à-dire qu’il possède une qualité, un attribut, une capacité qui vont lui permettre d’accomplir ces choses extraordinaires.

Cette distinction ne nous éloigne pas de lui. Au contraire, un personnage de fiction n’est pas un autre comme dans la vie réelle.
Considérez Rocky, Macbeth, Frodon ou Neo.
Comment pourrions-nous nous reconnaître en eux ? Si nous n’étions pas fascinés par eux ?

Lorsque nous nous identifions à un personnage, nous commençons à éprouver (par bribes et non dans leur totalité) les situations dans lesquelles l’auteur l’a jeté.
Cela crée une sympathie qui devient bien vite de l’empathie envers le héros. Nous commençons à craindre les conséquences de ce qu’il peut lui arriver (et souvent même avant que lui-même en prenne conscience). Et cela peut fonctionner aussi avec d’autres personnages que le héros.

Cette empathie est l’un des facteurs du suspense. C’est de l’ironie dramatique parce que l’auteur nous fait craindre des choses pour le personnage alors que celui-ci n’a pas encore toutes les informations sur sa situation. Mais le lecteur est informé. Et cette connaissance renforce l’empathie.

Le cas particulier de la comédie

En comédie, il y a une anticipation d’humour. La faille du personnage est comique, amusante. Un des traits de la comédie s’opère dans la supériorité qu’éprouve un lecteur envers le personnage comique.
Plus à ce sujet :
RIRE ET COMEDIE : POURQUOI RIONS-NOUS ? (1)

Nous nous amusons à les voir se placer d’eux-mêmes dans des situations embarrassantes et la comédie suinte de les voir s’extraire de ces situations.

Quel que soit le genre et la tutelle tragique ou vaudevillesque que vous choisirez, une anticipation se crée chez le lecteur. Peur ou rire sont alors sollicités mais dans chaque cas, ce qui intéresse, c’est de voir les personnages gérer leurs difficultés (chose que le lecteur dans la vie réelle ne parvient peut-être pas à bien faire).

La différence de genre se situe alors dans la nature du danger de ces difficultés. Dans la comédie, elle est moins critique, moins létale (même au figuré).

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