DRAMATICA : LA THEORIE EXPLIQUEE (25)

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Abordons le chapitre 11 sur la résolution de problèmes et la justification telles que les voit la théorie narrative Dramatica.

Sommaire de tous les articles :
DRAMATICA : LA THEORIE EXPLIQUEE

CHAPITRE 11 : RESOLUTION DE PROBLEME ET JUSTIFICATION
Théorie

La section suivante se destine à approfondir les rouages internes du personnage principal et comment ce personnage évolue au cours de l’histoire. Le matériel couvert abordera les questions suivantes :

  • Comment un personnage principal en vient à avoir un problème particulier ? Comment ce problème s’établit-il par rapport à la Objective Story ?
  • Si le personnage principal a un problème, pourquoi ne le résout-il pas tout simplement ? Comment un Influence Character parvient-il à pousser un personnage principal à changer ?

Cette discussion peut être parfois assez théorique et elle est présentée pour ceux qui sont intéressés par les détails. Elle n’est pas d’une lecture essentielle. Si vous êtes vraiment intéressé par la théorie, lisez ! Je pense cependant que ce chapitre 11 peut être utile sous un angle pratique lors de l’écriture de vos scènes.

Résolution de problèmes et justification
Que sont ces justifications ?

Dès que nous réagissons en réponse à un problème, chacun de nous voit son approche comme légitime. Si nous regrettons plus tard nos actions ou si on nous les reproche, nous avons tous des raisons qui expliquent pourquoi nous ne devrions pas en être blâmés ou du moins tenus pour responsables.
Nous appelons ces raisons des justifications. Pour nous, ces justifications rendent légitimes nos actions. Pour les autres qui considèrent nos actions comme déplacées ou injustifiées, nos raisons sont davantage des excuses et nos actions illégitimes.

Parfois, nous avons nous-mêmes des doutes sur la légitimité de nos actions parce qu’il y a un conflit entre ce que notre raison et nos sentiments nous disent. Lorsqu’une réponse nous paraît équivoque, nous choisissons alors l’aspect de nous-mêmes (la raison ou la passion) qui nous paraît le plus évident.

Excuses, excuses !

Pour nous convaincre nous-mêmes et persuader les autres que nos actions sont justifiées, nous disons des choses comme :
Cela me fera plus de mal qu’à toi ; C’est pour ton propre bien ; Je devais lui apprendre une leçon ; Elle l’a bien cherché ; Je n’avais pas d’autre choix ; Je n’ai pas pu m’en empêcher ; Il n’y a rien que je pouvais faire ; C’est ce qu’il fallait faire ; La fin justifie les moyens..
Toutes ces répliques essaient d’impliquer que même si les sentiments disent que c’est mal, la raison affirme la rectitude de la décision (ou vice versa).

Toutes les fois que la bonne réponse est incertaine, obscure, la légitimité de nos actions est ouverte à l’interprétation. S’il y avait un moyen de porter un regard objectif sur le choix, un angle de vue vraiment objectif, nous pourrions voir alors quelles actions sont absolument justifiables et lesquelles ne le sont pas. Tout dépend du code moral que l’on accepte et de son origine.
Malheureusement, cette vue objective (de nous-même) ne nous est pas vraiment possible dans la vie réelle. Ainsi, nous créons des histoires pour essayer de nous rapprocher d’une vérité objective (il nous est en effet difficile de nous poser nous-mêmes comme objet, de nous observer et d’être impartial).

L’auteur donne ; le lecteur s’approprie

L’auteur et l’autrice construisent un débat sur la légitimité ou non des actions du personnage principal puis prouve leur point en concluant leur histoire avec un résultat de réussite (Success) ou d’échec (Failure) et un jugement de valeur de bien ou de mal. De cette façon, ils espèrent convaincre le lecteur et la lectrice que les actions prises dans un contexte particulier sont appropriées ou non.
Et ce lecteur et cette lectrice espèrent être convaincus que lorsque la ligne de conduite correcte n’est pas claire qu’ils peuvent se fier à une vérité plus objective pour les guider.

Dans la vie réelle, seul le temps nous dira si nos actions réalisent finalement ce que nous voulons et si cela nous rend plus heureux que malheureux.
Dans les récits, c’est l’auteur et l’autrice qui déterminent ce qui est justifié et ce qui ne l’est pas (ainsi ils sont à la fois responsables de ce qu’ils disent et font mais ils prennent aussi la responsabilité du ressenti du lecteur/spectateur. Comme s’ils décidaient pour lui ou plutôt comme s’ils étaient un exemple à suivre). Dans les limites de l’histoire, le point de vue de l’auteur EST une vérité objective.

L’aptitude de l’auteur et de l’autrice à décider de la validité des actions objectivement change le sens de la justification telle que nous la concevons. Dans la vie réelle, lorsque les actions apparaissent légitimes, cela signifie que tout le monde est d’accord avec les raisons qui étayent les actions. Dans les récits, les raisons ne comptent pas. Même si tous les personnages acceptent les raisons, l’autrice et l’auteur pourraient démontrer que tous les personnages ont torts.
Les raisons expliquent seulement pourquoi les personnages agissent comme ils le font. Le consensus qui entoure les raisons ne détermine pas la justesse des actions (ou des décisions).

Qu’est-ce que la résolution de problèmes ?

Tous les personnages sont motivés par leurs justifications mais seulement certaines des actions qu’ils prennent s’avéreront résoudre un problème.
Du point de vue objectif de l’auteur et de l’autrice, les approches qui mènent à des solutions sont des résolutions des problèmes. Les approches qui ne mènent pas à la résolution des problèmes sont simplement des justifications.

Le processus de résolution de problèmes décrit la ligne de conduite que l’autrice et l’auteur promeuvent comme l’approche la plus appropriée au problème de l’histoire. Le processus de justification décrit tous les chemins qui ne sont pas si appropriés.

Dans un sens de tout ou rien, le meilleur chemin parmi tous sera représenté soit par le personnage principal soit par l’Influence Character. L’un des deux représentera le pire chemin. L’un des deux sera la résolution du problème et l’autre ne fera que justifier.
Tous les autres personnages représentent des approches alternatives entre ces deux extrêmes.

Selon la perspective de l’auteur et de l’autrice, cependant, il est important non seulement de savoir comment les choses finiront mais tout aussi important de savoir comment les choses ont commencé.
Comment peuvent-ils s’être autant trompés ? Comment ces personnages en sont-ils arrivés à autant se justifier ?

Nous continuerons dans le prochain article. En attendant, si vous pouviez nous aider par vos dons, nous vous en serions reconnaissants au-delà des mots mêmes

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