LA DESTINÉE DU PERSONNAGE PRINCIPAL

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L’efficacité d’une histoire dépend d’idées sous-jacentes qui l’articulent à l’insu de son lecteur telles que l’existence du bien et du mal, que l’être humain est un être en devenir appelé à changer, que ce changement ne sera pas facile mais que l’effort nécessaire pour changer et s’améliorer sera récompensé.

Cette destinée souhaitée et souvent rêvée joue aussi un rôle important dans la vie réelle.

Une histoire est un assemblage d’événements (en aparté, dans la préparation de son propre projet de scénario, il est bon de planifier ces événements avant de se lancer dans le processus d’écriture, ne serait-ce que pour savoir où l’on va).

Le lecteur observe ces événements tout en suspendant son incrédulité. Il accepte de voir un personnage vivre (en effet, le personnage principal vit et ne fait pas seulement que subir ou agir, il est un mélange complexe d’actions et de réactions, qui boit le calice jusqu’à la lie ou est carrément proactif).

Nombre des situations dans lesquelles le personnage principal est jeté semblent avoir été conçues machiavéliquement pour appuyer sur la faille majeure de la personnalité de ce personnage. Tout le monde a un (voire même plusieurs) points faibles.

Et il existe quelqu’un ou quelque chose dénommé la force antagoniste qui est tout à fait consciente de cette faiblesse du héros et qui va concocter les obstacles qui vont bien pour venir entraver la marche du héros vers ce qui semble être sa destinée, c’est-à-dire l’accomplissement de son objectif, de sa mission dans cette histoire particulière.

Pourquoi le héros doit-il souffrir ?

On peut imaginer et comprendre surtout que le personnage principal a besoin d’une rédemption. C’est peut-être la réminiscence du péché originel et par le pardon, nous recherchons le salut.
En vérité, nous portons souvent un masque que nous offrons au regard de l’autre.

Nous hésitons à nous dévoiler parce qu’une certaine peur nous hante. Cette persona (cette image de nous que nous donnons à l’autre) est souvent utile dans nombre de circonstances (comme dans la vie réelle).
Le héros d’une histoire doit néanmoins atteindre à sa véritable nature pour s’accomplir pleinement.

Le personnage principal doit réaliser ce qu’il est vraiment. C’est sa véritable destinée, sa raison d’être. Le lecteur connaît cette destinée. Il s’y attend et il l’espère. Inconsciemment probablement, il sent qu’il y a une force à l’œuvre qui oriente le déroulement de l’histoire (ne serait-ce que la main de l’auteur).

Aristote parlait d’impossibilités vraisemblables (LA STRUCTURE DU SCÉNARIO ET ARISTOTE), c’est-à-dire d’événements hautement improbables mais pourtant possibles.
Ce ne sont pas des coïncidences. La Providence n’intervient pas. Le lecteur perçoit que quelque chose n’est pas très vraisemblable et pourtant, il trouve en cette chose de la signification.

Comme la chose n’est pas artificielle parce qu’elle est chargée de sens, le lecteur l’accepte. La destinée d’un personnage ne peut se résoudre par un Deus ex machina (par une intervention du hasard). La coïncidence doit illuminer l’histoire. Elle ne la résout pas.

L’incident déclencheur qui initie l’intrigue est très souvent le lieu où la coïncidence est le plus facilement admise par le lecteur. Ce peut être par exemple le hasard d’une rencontre. Une rencontre qui vient se faire télescoper deux êtres qui s’ignoraient totalement pourra être alors le début d’une belle histoire d’amour.

Dans une histoire, la destinée nous rappelle qu’il ne faut jamais dire jamais.

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