COURT-METRAGE : TROUVEZ L’IDEE

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L’idée d’un court-métrage vient souvent de son expérience personnelle ou de l’expérience d’une personne que l’on connait bien. C’est une différence fondamentale entre le long et le court-métrage où le premier requiert davantage de recherches sur un sujet que le second.

Si vous avez perdu un amour, vous pourriez le décrire à votre manière de façon convaincante et vivante, par exemple. N’illustrez pas le concept d’amour perdu, votre idée sera décrite avec des personnages et une histoire.

Car vous inventez des personnages. Vous les placez dans des situations et de leurs actions et du développement de l’intrigue, votre idée s’exprimera en filigrane de ce qu’il se passe dans votre histoire qui est une représentation possible parmi d’autres de votre idée.
Dans le cas contraire, vous allez faire une dissertation, vous ne raconterez pas une histoire. En d’autres mots, servez-vous de motifs pour illustrer votre idée, n’élaborez pas de motifs à partir de votre idée.

Votre vécu

De même, si vos premiers scénarios sont basés sur des personnages trop différents de vous, si vous décrivez des situations que vous n’avez peu ou prou vécues, vous risquez fort de vous enlisez et votre histoire perdra en crédibilité. Pire peut-être car si vous écrivez une histoire qui ne présente pas de rapports plus ou moins directs avec vos expériences, il faudra que vous empruntiez des images et vous encourrez le risque de plagiat à moins que vous ne soyez très fort dans l’adaptation.
L’expérience plus ou moins proche est la seule voie possible pour que lecteurs et lectrices acceptent de croire en votre histoire. Comme dans un scénario plus long, le court-métrage met en place des causes et des conséquences que vous devez comprendre afin de les retranscrire  en leur insufflant la vie nécessaire non seulement à leur compréhension mais aussi à leur acceptation par le lecteur. Vous pourriez compléter en greffant des détails que vous auriez pu lire et juger adéquats pour votre propos, mais l’expérience, le vécu des événements que vous illustrez est une nécessité.

Que ce soit un long ou un court-métrage, vous devez très bien connaître votre sujet. Votre histoire ne doit pas donner l’impression d’une passade sur un sujet qui vous a interpellé au hasard d’une conversation. Bien sûr, vous ne pourriez vous rendre compte de la vanité de ce que vous faîtes qu’après avoir investi du temps et des efforts dans un processus d’écriture. Il faudra pourtant être honnête avec vous-même et malgré le temps passé et le travail déjà effectué, il vous faudra alors abandonner votre projet puisqu’il était déjà perdu d’avance.

 Les conflits et les tensions induites par les conflits sont l’essence de toute œuvre dramatique. Votre histoire, si vous souhaitez la considérer comme telle, n’y échappe pas. Cependant, le nombre limité de pages d’un court-métrage ne peut pas vous permettre d’aligner un chapelet de conflits. Vous devez peser et retenir ceux qui ajoutent du sens à votre récit. Le lien de causalité entre eux doit être marqué, rejetez toute coïncidence.
Méfiez-vous aussi des scènes de violence ou de sexe, votre lecteur risque ou de s’indigner ou de ne pas se reconnaître dans ces scènes, vous faisant perdre toute crédibilité et la légitimité de votre œuvre. Vos scénarios de court-métrage (du moins les premiers) doivent traiter du comportement humain dont vous choisirez les motifs pour leur valeur à imiter la vie, même s’il s’agit d’une vie de fiction.

Les expériences personnelles que vous décrirez en autant d’événements dans votre histoire ne doivent cependant pas être trop vives. En effet, vous devez garder une certaine objectivité afin de sélectionner les événements qui illustrent au mieux votre récit et éliminer les détails qui n’auront que peu de résonance chez le lecteur.
Même en étant personnels, vos souvenirs trouveront un écho parmi le plus grand nombre. C’est ainsi que le spécifique atteint à l’universalité. Afin de percevoir cette universalité dans un message qui vous appartient en propre, les souvenirs que vous représentez dans votre histoire seront passés à l’affinage du temps et objectivement, vous décrirez des personnages et des situations desquels votre idée émanera. S’il y a quelque chose que vous ne parvenez pas à oublier malgré le temps passé depuis que cela s’est produit, vous avez certainement matière à écrire.

Vous pourriez être tenté de reproduire dans votre histoire des choses incroyables auxquelles vous avez assistées. Des choses si énormes que vous vous dîtes qu’elles seraient une bonne idée pour une histoire. Retenez-vous cependant. Même si la réalité dépasse la fiction, une fiction doit être crédible. Si vous racontez des choses improbables (même si elles sont vraies), le lecteur n’y croira pas.
S’il se pose des questions sur la probabilité de ce que vous lui racontez, vous le perdrez. Ce n’est pas la réalité des faits qui compte (une histoire n’est pas un reportage), ce qui compte est la croyance possible en ce que vous racontez dans votre histoire (qui est une œuvre de l’imaginaire).

Nous avons abordé un peu plus haut le concept de causalité qui relie les événements entre eux. Ces liens de cause à effet sont des outils dramatiques primordiaux pour faire d’une simple anecdote une histoire à part entière. En guise de brainstorming, posez-vous la question Et Si ? afin d’entrevoir des comportements de vos personnages que nous n’avez peut-être pas encore envisagés dans les circonstances dans lesquelles vous les avez placés.

Une expérience vécue est faite d’événements chronologiques et continus emplie de détails à la fois significatifs mais aussi banaux. Afin de trier le bon grain de l’ivraie, votre imagination fera des ajouts et des suppressions parmi les événements. Elle en transformera certains et réarrangera l’ordre dans lequel ils se sont produits. Vous pouvez ainsi concevoir une histoire à partir de la matière brute obtenue par la fermentation de votre expérience par votre imaginaire.
Vous sélectionnerez les événements qui apportent du sens à votre histoire, vous les arrangerez probablement dans un ordre différent de leur survenance originelle, vous les dépouillerez des détails insignifiants qui alourdiraient autrement votre scénario et insisterez probablement sur ceux qui ajoutent véritablement du sens à vos intentions.

Le processus d’écriture d’un court-métrage est identique à celui d’un scénario de 120 pages. Au cours du premier jet, vous devez vous sentir libre d’écrire et au cours de la réécriture, vous retravaillerez la spontanéité acquise précédemment non pas pour la corriger mais au contraire pour la polir.

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