AUTEUR & LECTEUR : UNE EMOTION PARTAGEE

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Ernest Hemingway a écrit :
When you first start writing, you never fail. You think it’s wonderful. You think it’s easy to write and you enjoy it very much, but you’re thinking of yourself, not the reader. He doesn’t enjoy it very much. Later, when you have learned to write for the reader, it’s no longer easy to write.

Lorsque vous commencez à écrire, vous ne doutez pas. Vous pensez que c’est excellent. Vous pensez qu’il est facile d’écrire et vous l’appréciez énormément, mais vous pensez à vous-même, pas au lecteur. Il ne l’apprécie pas tant que cela. Plus tard, lorsque vous aurez appris à écrire pour le lecteur, il ne sera plus facile d’écrire.

Ecrire pour le lecteur

Un scénario est un ensemble de pages liées ensemble. Il ne prend vie dans l’esprit du lecteur que lorsque celui-ci le lit et en fait l’expérience. Lorsqu’on écrit pour le lecteur, chaque chose du scénario doit être examinée à travers ses yeux et l’expérience émotionnelle que l’histoire contient en puissance.

A moins que vous sachiez intuitivement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, vous allez devoir apprendre beaucoup de vos défauts pour que votre projet d’écriture ne soit pas une impasse. L’idéal serait de posséder en soi un lecteur interne. Un lecteur qui répondrait émotionnellement donnant ainsi à l’auteur un ressenti sur la manière que son histoire est perçue.

Une interaction entre l’auteur et le lecteur

Il doit exister une interaction entre le lecteur et l’auteur. Par ce jeu dynamique, un auteur comprend comment un lecteur répond dramatiquement. Et il adapte son matériel afin de maintenir l’attention de son lecteur et de le captiver tout au long de l’histoire.

Un auteur devrait avoir un profond respect pour son lecteur. Si vous bardez votre scénario de clichés alors que vous pensiez vous montrer original, votre lecteur ne sera pas dupe.

Vos tous premiers lecteurs devraient se montrer impartiaux. Essayez d’en trouver un qui soit prêt à vous consacrer un peu de temps. Quelqu’un qui vous donnera un avis constructif. Peut-être même quelqu’un frustré de n’avoir jamais pu porter un projet d’écriture à terme. Enfin, quelqu’un qui aimerait que votre scénario ne reste pas page morte.

Les défauts d’un scénario

Un concept qui manque de force ou d’originalité, des personnages insuffisamment développés, une histoire ennuyeuse, une structure déficiente, des descriptions trop détaillées, des dialogues mornes sont les principaux défauts d’un scénario mal ficelé.

Cependant, une écriture maladroite, pleine de clichés, difficile à lire ne fera que confirmer votre inexpérience et sera certainement la raison première du rejet d’un scénario. Lire est une expérience et un auteur doit avantager cette expérience.

Une expérience de lecture

En quoi consiste cette expérience ?

  • Lorsque le lecteur est transporté dans une histoire et qu’il en oublie les mots.
  • Lorsqu’il est si absorbé qu’il en perd la notion du temps.
  • Lorsqu’il ne fait plus qu’un avec le matériel.

Si, par malheur, quelque chose ne lui apparaît pas crédible ou inconsistant ou pire inepte, la magie est rompue. L’alchimie n’agit plus. Gardez à l’esprit que lorsque le lecteur commence à lire votre projet, il vous accorde une totale confiance. Si vous détruisez cette confiance, vous aurez échoué.

Le lecteur a besoin d’être connecté avec le matériel et d’éprouver une expérience émotionnelle. Il lui faut s’immerger dans le monde de l’histoire, y participer émotionnellement. Il a besoin de sortir de son quotidien par le cœur et l’esprit.

Accrocher le lecteur

L’histoire doit engager le lecteur. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Simplement, le lecteur aime ce qu’il lit ou pas. Il a envie de continuer à tourner les pages ou pas. Il a besoin d’être accroché avec une prémisse passionnante, des personnages captivants, une histoire fascinante qui monte en tension et un dénouement émotionnellement satisfaisant. La frustration est une hyène qui se nourrit de votre désespérance.

La clef de tout ceci consiste à construire une attente, de la curiosité et une certaine fascination. Cela s’apprend.

Un lecteur s’attend à ce qu’un auteur provoque en lui de la tension, de l’anxiété, du rire, de l’anticipation, de la tristesse ou de la terreur. Il attend de lui qu’il transforme ces sentiments viscéraux en une expérience satisfaisante.

Les dix premières pages

C’est le temps qui vous est accordé pour accrocher votre lecteur. Si vous n’y parvenez pas, vous aurez échoué. Mais ces dix premières pages ne suffisent pas. En effet, chaque page doit retenir l’attention du lecteur. Ces dix premières pages l’accroche mais il faudra ensuite le maintenir jusqu’à la dernière page.

Si un auteur souhaite pouvoir dire ce qu’il écrit avec tant de passion, il doit éviter la frustration du lecteur. Si celui-ci estime qu’il perd son temps à vous lire, votre message ne passera pas. Chaque page devrait être intéressante à lire et inciter le lecteur à la tourner pour connaître la suite.

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