ASTUCE NARRATIVE : L’ABANDON PROVISOIRE DU HEROS

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En plein milieu d’une crise, d’une calamité quelconque, quelque chose de terrible se produit. Ce n’est pas pourtant plus terrible que ce que le héros a vécu jusqu’à présent, mais c’est la goutte d’eau que nous tous ne connaissons que trop bien.

Et le héros abandonne totalement et ouvertement. Du moins, cela préparera son retour.
Ce découragement, cette désillusion amère corresponds le plus souvent au moment de crise du héros. C’est une articulation structurelle qu’une histoire devrait insérer vers la fin du deuxième acte.

Vous pouvez consulter notre page
RECITS ET STRUCTURES
pour plus d’informations.

Un acte volontaire

Ce qu’il est important de comprendre est que le héros décide volontairement d’abandonner la poursuite de sa quête. Ce n’est pas parce qu’il est à cours d’options. On pourrait l’entendre prononcer :
Je suis trop vieux pour ces conneries !

Ce temps d’isolement volontaire est nécessaire pour que le protagoniste (car c’est le plus souvent lui qui est concerné) fasse le point sur sa situation.
Cela lui permet de trouver en lui des forces insoupçonnées.

Généralement, ce moment particulier dans la vie du héros précède une charge forte de l’antagoniste. Après ce moment de crise intervient souvent le climax, c’est-à-dire l’ultime confrontation avec la force antagoniste (quelle qu’elle soit).
Celle-ci par ailleurs a profité de ce moment de relâchement du héros pour renforcer son agressivité (là aussi quelle que soit la forme que celle-ci présente dans votre histoire).

Dans les comédies romantiques, c’est le moment de la séparation entre les amants. Une déchirure qui raffermit ensuite les liens comme si ces deux-là étaient définitivement faits l’un pour l’autre mais leur amour devait être testé.

Quelques exemples :

Un sentiment de culpabilité comme dans Starship Troopers peut amener le héros à démissionner, à ne plus vouloir se battre (comprenez le terme métaphoriquement).
Son retour sera alors sa rédemption.
Le message de l’auteur passe assez souvent par le salut de son héros.

Dans Spider-Man 2, Peter Parker ne ressent plus essentielle sa place dans le monde comme superhéros. Les péripéties de l’intrigue l’ont mené à cette conclusion. Et il pense trouver sa vérité en jetant sa défroque.
Puis il comprendra qu’autrui a besoin de lui. Peut-être une façon de dire que l’on n’existe que dans le regard des autres.

Dans Dodgeball ! Même pas mal de Rawson Marshall Thurber, Peter LaFleur ne croit plus du tout en ses chances de sauver son club de gym jusqu’au moment il rencontre Patches O’Houlihan, un joueur légendaire.
Ici, on pourrait presque dire que le personnage principal connaît une véritable illumination.

Et le renoncement ne concerne pas seulement le personnage principal. Dans Star Trek into darkness, Scotty ulcéré par le comportement et l’intransigeance de Kirk décide de démissionner de son poste.
Il reviendra cependant aux alentours du point médian de l’histoire et jouera un rôle important dans le sabotage du vaisseau Vengeance qui se proposait de détruire l’Enterprise.
Il est important parfois de dissoudre temporairement un personnage dans l’élan de l’histoire afin de le préparer à un acte héroïque. Cela permet de légitimer cet acte de la part d’un personnage dont on ne s’attendait pas à un tel comportement.

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