ANTAGONISTE : LE TRUBLION NÉCESSAIRE

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Dans le monde de la fiction, il y a un personnage dont l’intention, la volonté, le désir, le but est de s’opposer aux buts et désirs du protagoniste (habituellement le héros de l’histoire).
Il est un personnage aussi important que le protagoniste (si ce n’est plus). L’antagoniste a toujours un plan et il force le protagoniste dans des situations où il ne devrait pas se trouver.

La force antagoniste n’est pas nécessairement le méchant de l’histoire qui cherche à tout prix à tuer le héros. Un bel antagoniste est plutôt quelqu’un qui lancera des défis au héros, lui causera certainement des problèmes ou des maux de tête mais surtout, l’évolution du héros au cours de l’histoire passe par la présence d’un antagoniste.
Une force antagoniste a pour fonction de contrecarrer les plans du protagoniste. Elle va le tester et le tourmenter. Ce n’est pas une chose ou un personnage foncièrement mauvais. C’est seulement qu’il possède des traits de caractère dont la plupart sont négatifs.

Notons tout de suite qu’il n’est pas préférable de rendre un antagoniste totalement mauvais car le lecteur doit comprendre les motivations qui le poussent ainsi à s’en prendre au héros. Ainsi, peut-être que lui aussi à souffert dans son enfance. Et cela peut expliquer son comportement aujourd’hui.

L’antagoniste : un trublion nécessaire

La légitimité d’un antagoniste se résume à un plan qui va venir s’opposer à celui du héros et d’être pour ce dernier un agent de sa transformation progressive au cours de l’intrigue.
Le personnage principal d’une histoire doit en effet connaître un changement drastique de sa personnalité pour qu’il y ait effectivement œuvre dramatique.

Le soi-disant méchant de l’histoire affrontera toujours le héros. Celui-ci est la visée de l’antagoniste bien qu’il apparaît que ce dernier ait une mission et qu’il soit fermement décidé à la mener au bout (tout comme le héros, d’ailleurs).
Cette mission n’est pas ce qui importe le plus. Car la fonction de l’antagonisme est de créer du suspense par ses actes.

La force qui va venir ainsi s’opposer au protagoniste n’a pas besoin d’être l’antithèse de celui-ci. Ils ont cependant leurs différences. Et cette distinction clairement établie ajoute à la tension dramatique. Et c’est aussi par ces différences qu’on les reconnaît.

Il faut comprendre l’antagoniste comme un personnage qui va encourager le héros à suivre la bonne direction. Alors que l’on peut se passer d’un mentor ou d’un précepteur qui vont enseigner les rudiments du nouveau monde dans lequel le héros se prépare à pénétrer ou bien qui inciteront le protagoniste à franchir le seuil (un héros est toujours réticent à s’engager dans son aventure), la fonction de l’antagoniste est bien plus importante parce que ce sens de la compétition qu’il suggère ou cette épine dans le pied du héros ou tout simplement encore l’obstacle qu’il représente vont pousser le héros à se dépasser, à découvrir en lui-même des choses dont il n’avait pas conscience et qui pourtant se nichaient au creux de lui, pour devenir quelqu’un d’autre à la fin de l’histoire (une sorte de rédemption en quelque sorte).

La puissance de l’histoire est liée à celle de l’antagoniste

L’antagoniste ne doit jamais être sous-estimé. Il sera un personnage puissant. Et mieux il le sera, plus l’intrigue sera puissante. On peut même s’autoriser à penser qu’une bonne histoire, c’est d’abord un bon antagoniste.

La menace que représente cet antagoniste doit être claire et distincte pour le lecteur. Ce qui signifie aussi qu’il doit comprendre la menace, ce qui la motive. Et elle doit être proche du héros.
Dans le cas contraire, le lecteur ne s’en préoccupera pas. La proximité entre le protagoniste et l’antagoniste crée de la tension dramatique.

Si la menace reste distante, elle ne fonctionnera pas. Par exemple, votre héros se trouve seul dans une cabane au fond des bois. C’est la nuit et il dort.
Un peu plus loin, un ours a senti l’odeur de la nourriture près de la cabane. Et il décide d’examiner d’un peu plus près cette odeur qui lui chatouille les narines d’autant qu’il semble affamé (le danger est motivé et explique le comportement de l’ours).

Cette scène est intéressante mais elle ne crée aucun suspense puisque l’ours et le héros ne sont pas réunis dans le même lieu. On ne perçoit pas encore l’imminence du danger.
L’ours est arrivé près de la cabane. Il a repéré là où le héros a laissé les restes de son repas mais l’ours ne parvient pas à faire sauter le couvercle. On le sait frustré.

Cette fois la tension est montée d’un cran car le danger s’est rapproché du héros. L’ours n’est qu’à quelques mètres de la porte qui de toute évidence ne résistera pas à son assaut.
L’immédiateté de la menace pèse sur le lecteur. Mais nous n’avons pas encore tiré le maximum de ce que nous pouvions faire car le protagoniste et la force antagoniste ne sont toujours pas en présence. Le héros est toujours protégé à l’intérieur de la cabane. La menace n’est pas encore réelle.

Maintenant, l’ours fracasse la porte. Le héros endormi se redresse d’un bond. D’un simple coup d’œil, il comprend le danger. Il cherche son fusil du regard. Il l’a laissé dans son véhicule.

Avec cette ultime scène, nous atteignons le maximum d’intensité. Et nous y sommes parvenus parce que nous avons précisé la menace au fur et à mesure qu’elle devenait de plus en plus grande et que le lecteur savait précisément quelle était cette menace.
L’antagoniste et le danger qu’il représente doivent être connus du lecteur pour que l’histoire soit plus efficace.


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