L’ACTE DEUX : LE PRINCIPE GÉNÉRAL

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L’acte Deux est une série de scènes qui vont faire monter la tension, augmenter les enjeux pour le personnage principal (plus il a à perdre, mieux c’est pour l’intrigue), faire en sorte que le lecteur se soucie de ce qu’il peut arriver au protagoniste (ou au personnage principal si celui-ci n’est pas le protagoniste) et qui se construit progressivement vers l’acte Trois d’une manière qui semble inévitable.
Théoriquement, c’est effectivement comme cela qu’il faut voir l’acte deux. Mais concrètement ?
Un des tous premiers moyens est de faire en sorte qu’une idée (ou du moins une impression) de mort plane au-dessus du protagoniste.

La mort symbolique

C’est d’ordinaire une mort symbolique qui est sollicitée par l’auteur. Une mort intérieure en quelque sorte. Un assèchement vital qui est parfois représenté par une mort physique.
Et parfois aussi, la mort du corps est la seule solution possible pour le héros de l’histoire qui trouve enfin la délivrance de son âme à laquelle il aspirait tant.

Ne pas réaliser son objectif peut mener le héros à une mort psychologique. Désirer quelque chose et l’avoir à portée de main mais sans jamais pouvoir le saisir peut être vu comme une perte définitive et dévastatrice.
Il est crucial que le héros atteigne son but car s’il n’y parvient pas, cela revient à le faire mourir symboliquement le plus souvent mais le suicide n’est pas exclu.

Pour connaître une vie meilleure à la fin de l’histoire, le personnage doit d’abord changer et ensuite parvenir à son objectif. C’est cet effort qui se traduit par une expérience intense pour le lecteur plongé dans l’histoire. Et c’est cette expérience qu’il recherche.

Par ailleurs, les enjeux (ce que le personnage principal va perdre) participent à la fascination qu’il exerce sur le lecteur.

L’opposition

L’acte Deux, c’est essentiellement des obstacles jetés sous les pas du héros vers l’obtention de son objectif.
Mais quels sont ces obstacles ?

La première chose à faire est de concevoir un opposant (quel qu’il soit). Et cet opposant doit avoir une raison pour vouloir stopper le héros dans son élan.

D’ordinaire, même si l’antagonisme est une entité comme la nature, ou un système juridique ou la société elle-même, il est représenté par un personnage.
Ce personnage sera à la tête de l’opposition (car celle-ci peut être un groupe ou une communauté comme dans Le Verdict où Frank Galvin se bat contre l’Eglise représentée par Ed Concannon).

Ensuite, cette opposition sera apparemment plus forte que le personnage principal. Pourquoi chercher à impliquer le lecteur autrement ? Si les deux parties sont de forces égales ?

Il est important d’accorder autant d’importance à la création de son personnage principal qu’à celui de l’antagoniste.
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Le protagoniste n’échappe pas à l’antagoniste

C’est une des conditions de l’acte deux. L’antagoniste et le protagoniste sont indissolublement liés. Car si le héros de l’histoire avait la simple possibilité de s’éloigner de son antagoniste pour poursuivre son objectif tranquillement, l’intérêt dramatique serait bien pauvre.

Cela peut être vu autrement. Le personnage principal doit avoir une raison suffisamment forte qui justifie sa volonté d’aller jusqu’au bout. Tous ses choix et toutes ses décisions le forcent à rester dans les alentours de l’antagoniste malgré l’évidence mortifère de côtoyer un tel personnage.

L’auteur doit donc choisir judicieusement un objectif pour son héros, quelque chose qui lui soit essentiel. Et l’opposant doit posséder une raison également suffisante pour stopper le héros dans cette tentative.

L’acte Deux devient ainsi une série de scènes de la confrontation de deux volontés dont la plupart se terminent comme un revers pour le héros.
Il se retrouve obligé en quelque sorte d’analyser sa situation et de décider de nouvelles actions pour tenter de nouveau d’atteindre son objectif.

Quelques motifs pour maintenir le lien entre protagoniste et antagoniste

Si l’antagoniste a une raison suffisante et puissante pour tuer le héros de l’histoire, il ne le lâchera pas. Et pour le héros, rester en vie est une raison suffisante de ne pas se dérober devant ce qui en veut à sa vie. Car ne pas affronter l’adversité est se déterminer à y succomber.

Si le protagoniste a un sens très marqué du devoir, moral ou professionnel, il fera tout ce qu’il faut pour le respecter. C’est ainsi qu’un flic n’abandonnera pas l’affaire qui lui est confiée ou une mère ou un père iront jusqu’à commettre des actes immoraux (ou du moins qui les dépassent) pour sauver leur enfant de la perdition.

L’obsession ou l’idée fixe sont des états d’esprit qui justifient qu’un personnage en poursuit un autre sans relâche. Un homme, par exemple, ne supportant pas que sa femme ait décidé de fuir parce qu’il était violent avec elle, peut vouloir la poursuivre et la supprimer pour que cesse son malaise de mâle vaincu par une femme.

Le lieu aussi peut irrémédiablement lié des personnages sans que ceux-ci ait la possibilité de sortir de cette situation comme dans Shining par exemple où l’hôtel contraint les personnages en ses limites ou bien Casablanca dans lequel on ne peut s’échapper de Casablanca sans une lettre de transit.
C’est comme si l’espace imposait ses propres frontières au déploiement de l’histoire ou de l’intrigue.

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